Activités
Samedi 17/6/2006
Sortie du 17 juin 2006 à Bazouges-la-Pérouse et en forêt de Villecartier
Nous n’étions que trois participants à cette sortie, pourtant très intéressante, préparée par Edith Corre.
Nous avons été reçus par Monsieur le Maire de Bazouges-la-Pérouse, qui nous a donné de bons conseils sur les visites à effectuer sur sa commune et sur la commune voisine de Trans.
C’est par l’église romane remaniée St-Pierre et Paul de Bazouges que nous avons débuté les visites. Elle date du XIIe siècle et a subit de grosses transformations jusqu’au XIXe siècle puisque les deux églises accolées du début n’en font plus qu’une. Un petite curiosité est à signaler à l’extérieur : un labyrinthe tracé sur plusieurs pierres d’un contrefort. Ce symbole d’origine païenne a sans doute été gravé après la construction de l’église gothique. L’intérieur possède de nombreux éléments intéressants : un chapiteau de la vieille église daté de 1313, une cuve baptismale pour baptême par immersion de la même époque avec les sculptures des symboles des quatre évangélistes, une piéta du XVIe siècle, une belle chaire à double accès avec les douze apôtres sculptés sur les panneaux de la cuve, une vierge à l’enfant qui porte son fils à droite plutôt qu’à gauche habituellement et de beaux vitraux de 1574.

Sur la commune voisine de Noyal-sous-Bazouges, l’occupation au Néolithique est attestée par un superbe menhir de 5 m de hauteur, la Pierre Longue ou Lande Rosse. Ce menhir, qui a subit des tentatives de destruction (présence de traces de débitage au ciseau), a finalement été christianisé. Un peu plus loin, au village du Gros Chêne, un affleurement a été travaillé. S’agit-il d’une pierre à offrandes, d’un polissoir ou d’une pierre à sacrifice ? Certains penchent pour un transat néolithique !

Direction la forêt de Villecartier ; d’une superficie de 1000 hectares, cette forêt domaniale est plantée à 80% de hêtres et 20% de chênes, châtaigniers, charmes... Son fameux camp viking trapézoïdal , le camp du vieux M’na (vieux manoir en gallo), a des dimensions atteignant 90 m sur 80 m. La position de cet enclos fossoyé est intéressante, un étang tout proche servait à inonder les profonds fossés. L’enceinte comporte une séparation interne, un talus empierré en gros appareil de granit, preuve qu’il s’agissait sans doute d’un camp permanent. Ce lieu est chargé d’histoire puisque c’est ici que Alain de Barbetorte aurait écrasé une grosse bande viking le 1er août 939. Alain aurait occupé à 500 m de là le camp des Haies, un retranchement du siège de son armée. Des fouilles archéologiques en 1979 confirmeraient les données historiques. Il nous fallait retrouver ce camp difficile d’accès ! Après quelques hésitations bien normales chez les prospecteurs, nous avons découvert, à flanc de colline, dans la végétation, cette enceinte circulaire d’une quarantaine de mètres de diamètre, entourée d’un fossé d’1 m de profondeur environ.

Retour de quelques siècles en arrière avec la borne milliaire qui se trouve au « Pont à Voleurs » près d’un ruisseau. Ce bloc de granit de 1,60 m de hauteur, qui ressemble fort à une stèle de l’Age du Fer, est implanté au centre d’un carrefour de sept anciens chemins.
La forêt possède une reconstitution de loge de sabotier, habitat traditionnel des ouvriers qui ont vécu et travaillé en forêt jusqu’en 1932. En 1840 la population de la forêt était évaluée à 400 personnes. La loge abritait la famille nombreuse du sabotier qui exploitait une coupe de bois jusqu’à épuisement (18 mois à 2 ans). La loge était ensuite démontée et reconstruite sur une nouvelle coupe.
Plusieurs arbres remarquables sont à découvrir : le hêtre Royal, le chêne des Pestils … un réel plaisir pour Patrick Bidron, spécialiste en la matière !
Nous avons terminé cette journée fort agréable, par la visite de l’oratoire de Saint-Mathurin, du XVIIe siècle, qui a pris la place d’une ancienne chapelle construite par les ducs de Bretagne pour leurs dévotions au cours de leurs chasses en forêt.