Activités
Samedi 11/2/2012
Assemblée Générale du CERAPAR
Le 11 février 2012, l'Assemblée Générale du CERAPAR a commencée par un exposé sur la restauration de la carte de la forêt de Montauban-de-Bretagne par Sonia Ozanne, étudiante en conservation du patrimoine à l'Ecole de Condé à Paris.
Ce plan, de un mètre sur deux, a été trouvé dans le château de Montauban dans les années 1980. Peu d'informations y étaient visibles et la légende manquait.
Des recherches préliminaires ont permis de cerner son commanditaire. Un blason à 9 macles d'or et le début d'une dédicace : A son Altesse Sérénissime Monseigneur le Prince …, indique la famille Rohan-Guéméné et probablement Jules-Hercule-Mériadec (1726-1800), frère du cardinal de Rohan. Le document est donc antérieur à la faillite de la famille en 1785, suite à l'affaire du collier de la reine.
La fonction du plan est de délimiter les possessions du seigneur : forêt, parcelles cultivées en lisière, château : c'est une preuve de propriété. Il permet une gestion forestière efficace : le massif est découpé en parcelles délimitées par des fossés, désignées par les lettres A à Q.
Des papiers manuscrits ont été collés comme renforts au dos du plan. Il y est fait mention d'une vente de bois en 1767, confirmant la date du document, et d'un plan déposé aux greffes des Eaux et Forêts.
Le plan a été réalisé suite à des relevés au sol à la chaîne d'arpenteur et à des mesures d'angles, puis dessiné en atelier. Le document est très précis car les contours du massif se superposent exactement avec les photos aériennes actuelles. Il permet également de voir l'emplacement d'une ancienne chapelle près du château.
Le travail de restauration s'est échelonné sur 2 ans. Le document était constitué de 12 feuilles maintenues par des bandes de renfort et fixées sur une toile. Un diagnostic a révélé un fort empoussiérement causant des abrasions, des altérations biologiques et physico-chimiques. Des observations UV ont mis en évidence le signe IHS dans le filigrane du papier, caractéristique du XVIIIième.
Les interventions suivantes ont été effectuées :
désentoilage
nettoyage à sec avec aspiration de particules
décollement et restauration des bandes de renfort
nettoyage du dos du plan à l'éthanol
premier puis second doublage
réentoilage
comblement des lacunes
réencollage
retouches
fabrique d'un chassis à tension continue, protégeant le document des variations de température et d'humidité, sous plaque de plexiglass.

Ensuite, Jean Paillard a fait un exposé sur les relevés effectués à Saint-Just par Lukis et Dryden.
Suite au travail effectué par le CERAPAR de 2009 à 2011 sur le site de Saint-Just, il s'agissait de trouver des descriptions de l'hémicycle du Tribunal avant la destruction, en 1936, de 6 des 15 blocs qui le constituaient.
Des plans de l'hémicycle avaient été dressés au XIXième par Desmars, Ramé et Pitre de Lisle, mais ils étaient peu précis. Une mention de relevés réalisés à Saint-Just en 1868 par William-Collings Lukis et Henry Dryden, conservés au musée de Guernesey et jamais publiés, justifiait une recherche dans ce sens.
William-Collings Lukis (1817-1892) est pasteur et archéologue, il travaille avec Henry Dryden (1819-1899), excellent dessinateur.
Le musée de Guernesey conserve une série de plans dressés par Lukis et Dryden, dont :
les Mousseaux à Pornic
la Roche aux Fées à Essé
des monuments de Crozon
des monuments de Saint-Just : 11 dessins dont le Four Sarrazin, et 3 planches concernant le Tribunal.
Ces documents, très précis et parfois en couleur, montrent de nombreuses mesures de distance et d'angle, ainsi que des annotations sur l'environnement des monuments. De plus les auteurs tiennent compte de la déclinaison magnétique.
Trois relevés concernent le Tribunal :
un plan positionnant les 15 blocs de l'hémicycle
une vue des blocs en élévation
une synthèse des deux premiers documents.
La superposition des plans de Lukis et Dryden et du CERAPAR est bonne pour les 9 blocs toujours en place. Une triangulation a été possible pour retrouver l'emplacement des 6 blocs manquants. Le 11/01/12, ce positionnement a été effectué sur le terrain a l'aide de maquettes en carton.
Des repères ont été laissés en place. Le Conseil Général, propriétaire du site, réfléchit à la pose de dalles de schiste à la place des blocs disparus, ce qui redonnerait son aspect initial a l'hémicycle du Tribunal, 76 ans après sa destruction, grâce à un plan dressé en 1868 ..., d'où l'intérêt de relevés précis et fiables!

En préambule à son rapport moral, Alain Priol, président du CERAPAR, a rappelé la mémoire d'André Poirier, brutalement décédé en 2011, dont le dynamisme et la bonne humeur nous manque tant aujourd'hui. Il a ensuite fait le bilan de l'année écoulée, riche en activités :
prospections, relevés topographiques,
visites, publication et communication scientifiques,
riche en contacts :
avec le Service Régional d'Archéologie, le grand public,
les collectivités, la presse locale, l'Ecomusée du Pays de Brocéliande.
Il a tracé les perspectives pour l'année à venir qui continuera sur les mêmes bases, prouvant la place légitime de l'archéologie bénévole fondée sur l'implication des membres de l'association et sur la rigueur de la démarche.

André Corre a ensuite fait une présentation détaillée des activités de 2011 et des projets de 2012 sous la forme d'un diaporama.
L'année 2011 a été riche en prospections inventaires :
relevés du Four Sarrazin et de l'hémicycle du Tribunal à Saint-Just
relevés topographiques du tertre de la Croix Saint-Pierre et de l'enclos de Landrenais à Saint-Just
relevé de l'alignement mégalithique de Quelneuc mis à jour par André Poirier
prospection en forêt de Corbière : découverte d'un itinéraire ancien au sud du massif
prospection dans le secteur Goven Bréal-sous-Monfort suite à la découverte d'une monnaie d'Auguste à l'autel de Lyon
découverte d'un bel enclos avec allée d'accès et structures associées à Médréac.

Une prospection thématique approfondie a été effectuée sur le site de Boutavent à Iffendic de mai 2011 à janvier 2012 sous la forme :
de dessins pierre à pierre des murs en élévation
d'un relevé topographique de l'ensemble du site
d'un plan du château complétant le plan réalisé par l'IUT de Rennes en 1999.

Ces activités ont permis des collaborations fructueuses avec Cécile Le Carlier de l'UMR 65-66
avec Françoise Labaune de l'INRAP, lors de prélèvements d'enduits peints au Quiou
avec Aurélie Reinbold, doctorante, lors de relevés sur la digue de Tiercent
avec des agents du Conseil Général, de l'ONF, des élus de Montfort Communauté, etc.

De nombreuses sorties et manifestations ont été organisées en 2011 :
à Livré-sur-Changeon
au bois de Bézyl à Sixt-sur-Aff avec la Société Géologique et Minéralogique de Bretagne
en forêt de Domnaiche avec Jean-Claude Meuret
au musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye
à Quiberon avec Claude Wehrlen
à la Plaine-sur-mer
à Ploërmel avec Jean Monnerais
à Trédion avec Philippe Gouezin
au château de Montauban
au Mans et à Allones pour la sortie annuelle
à Pacé lors de la construction d'un bas-fourneau pour les journées du Patrimoine avec Claude l'Hyver.

De nombreuses activités ont été planifiées en 2012 :
la prospection de la forêt de Corbière, qui a permis la découverte d'une pointe de flèche en silex et de poteries mérovingiennes et médiévales
la prospection de l'ancienne voie Rennes-Vannes
le sondage de la motte de Chevré à la Bouëxière, qui a révélé le plan circulaire de la base du donjon et a fourni des tessons de poterie médiévaux
le sondage sur les lignes de la Gonzée, en avril, à la Mézière, aura pour but de dater cet ensemble talus-fossés et de mieux cerner sa fonction.
Sont également prévus des relevés topographiques sur le site de la Roche aux Fées à Essé, en préalable à une restauration du monument, ainsi que sur la motte de Gourmalon à Goven.

Lors de son rapport, le trésorier, Pierre Tessier, a souligné la bonne santé financière de l'association. Ce qui a permis l'achat d'une collection de reproductions de poteries pour 677 Euros, et d'une vingtaine de livres pour 505,15 Euros.
Le fond de roulement est de 4601,78 Euros au 31/12/2011. Il doit permettre de financer de nouveaux équipements en matériel et de faire face, le cas échéant, à tout événement imprévu concernant l'association.
Le montant des subventions perçues de la part de l'Etat, du Conseil Général et des communes a été de 1842 Euros. Le montant de la cotisation reste fixé à 22 Euros, l'association comptant 103 adhérents.

Lors du vote pour le renouvellement des membres du conseil d'administration, 8 postes étaient à pourvoir. Cinq des membres sortants se sont représentés et ont été réélus. Trois nouveaux candidats se sont manifestés et ont été élus au conseil : Bernard Leprêtre, Béatrix Levillain et Guy Levavasseur.

Après le traditionnel bêtisier, très fourni et toujours très apprécié, les participants se sont retrouvés à la Maison de l'Archéologie pour un vin d'honneur bien mérité.