Activités
Samedi 19/3/2011
Archéologie et histoire en forêt de Domnaiche avec Jean-Claude Meuret
Le 19 mars, 23 membres du CERAPAR ont visité les sites archéologiques de la forêt de Domnaiche, sous la conduite de Jean-Claude Meuret.

Le groupe s'est d'abord rendu à la Pierre de Hochu, à l'ouest du massif. C'est un menhir de 2,5 m de haut en grès quartzeux. Une couronne de blocs à terre l'entoure. A proximité, se trouve un affleurement de la même roche, avec des traces d'extractions récentes.

A l'entrée de la forêt, la chaussée de Joyance, une ancienne voie romaine, est clairement visible. Elle traverse le massif selon un axe sud-ouest nord-est. On distingue bien le bombé central encadré des fossés d'emprise. D'après Bizeul, elle partait de Blain (au sud-ouest) et rejoignait la voie Angers-Carhaix (au nord-est).

Le groupe s'est ensuite rendu à la lisière entre la forêt de Domnaiche et le bois de Quimper. Le talus-limite médiéval marquant la séparation entre les deux massifs est encore en place. En 1756, il est dessiné sur le plan de la forêt, avec mention de 17 bornes, de plus, il sert de limite entre deux paroisses.

Dans le bois de Quimper, on trouve un immense ferrier se présentant sous forme de buttes de scories de 2 à 3 m de haut, sur une superficie de 2 ha. On peut évaluer son volume actuel à 20000 m3. Il a été exploité comme minerai au début du XXe siècle (on voit encore les zones de passage et de chargement des charrettes).
Ce ferrier est le signe d'une production de fer en bas-fourneaux sur des siècles, à partir du minerai extrait à proximité, et du charbon de bois provenant de la forêt. L'aspect des scories pose un problème de datation : leur faciès est antique car elles sont lisses et cordées, alors qu'il y a de nombreuses mentions d'activité de forge pendant la période médiévale, caractérisée par des scories bulleuses.

Au centre de la forêt, les vestiges du château de Domnaiche ont réoccupé un site de l'âge de fer, reconnaissable à son talus-bourrelet, toujours bien visible.
Le château a d'abord été constitué d'une basse-cour et d'une motte. Au XIIe siècle, l'ensemble a été transféré dans un quadrilatère qui a succédé à la basse-cour, et la motte a été utilisée comme accès.
C'était un château de pierre archaïque qui a été abandonné au début du XIIIe siècle, suite à l'absence d'héritiers mâles dans la famille fondatrice (les de Sion).
L'entrée, située dans l'angle nord-est du quadrilatère, montre les vestiges d'un logement de herse et d'une embrasure d'archère. Le logis était contre le mur sud. Chaque face du carré était flanquée de petites tours. Des avant-corps existaient aux quatre angles. L'ensemble était entouré de talus en terre plus haut que les tours en pierre.