Sortie "chapelles" dans le Morbihan

Le 13 juin, 12 membres du CERAPAR se sont retrouvés au Bono pour une sortie consacrée aux chapelles de la région d’Auray organisée par Jean Monnerais. La journée a commencé par la visite du site de Kernourz au Bono. On y trouve un tumulus recouvrant un dolmen en équerre, avec quelques dalles gravées, dont un dessin de seiche. A proximité, plusieurs buttes sont des tombelles du Premier Age du Fer.

Après avoir pique-niqué sur le port du Bono, le groupe s’est rendu à la chapelle Saint-Avoye en Pluneret. Cet édifice a été bâti au 16ième siècle. Le monument est imposant, et jusqu’à sa destruction par la foudre en 1727, le clocher était bien plus haut que celui d’aujourd’hui.
La chapelle abrite une pièce rare, le seul jubé Renaissance du Morbihan. Ce mobilier, en bois de chêne polychrome, faisait la séparation entre le chœur et la nef. Il est sculpté sur ses deux faces. L’une présente les douze apôtres, l’autre les vertus catholiques, des saints et le groupe de saint Yves, patron des avocats.

La journée s’est poursuivie à Ploemel où nous avons visité la chapelle Notre-Dame-de-Recouvrance. Ce sanctuaire date du 16ième siècle et est dédié aux marins. Dans les années 1980, des peintures murales ont été découvertes sous les couches de chaux. Les plus anciennes dataient du 16ième siècle et recouvraient le chœur. Au début du 17ième siècle, de nouvelles peintures sont venues recouvrir celles du 16ième siècle. Elles représentent les scènes de la passion du Christ et un ex-voto marin. Celui-ci serait le plus ancien du Morbihan, il représente un navire de guerre protégé par la Vierge et sainte Anne, patronne des marins.

Le groupe s’est ensuite rendu à la chapelle Notre-Dame de Pitié à Locmaria en Ploemel.
Au 14ième siècle, les Broérec, seigneurs de Locmaria, construisirent cette chapelle et en firent leur caveau de famille. Une crypte funéraire dissimulée sous l’ancien chœur servait de tombeau. Au dessus, devait se trouver la pierre tombale de Pierre de Broérec, aujourd’hui située dans la nef. Cet élément exceptionnel est une pièce maîtresse de l’art médiéval en Bretagne. La dalle en grès, longue de 3 mètres et large de 1,5 mètre, représente un chevalier couché sur le dos à la manière d’un gisant. Le travail de gravure est remarquable. Pierre de Broérec est mort à Saumur en 1340 en revenant de la guerre entre la France et l’Angleterre.

Nous sommes ensuite allés à la chapelle Notre-Dame de la Miséricorde à Pluvigner. Cette chapelle a été construite en 1600. Elle aurait été le lieu de prière de Pierre de Kériolet, surnommé le « diable de Kerlois », qui mena une vie de débauche avant de se convertir et d’être ordonné prêtre en 1637. La chapelle présente une multitude de têtes humaines sculptées sur les larmiers et les sablières, ainsi qu’un riche mobilier dont une tribune de jubé polychrome représentant les apôtres.

La journée s’est terminée à Plumergat. A côté de l’église, on remarque d’abord une stèle épigraphique, unique exemplaire de notre région à porter une inscription en langue gauloise. Dix autres stèles hémisphériques de l’Age de Fer ont été intégrées dans le muret qui entoure l’église paroissiale. Celle-ci, dédiée à saint Thuriau, conserve des arcades et des chapiteaux romans.
Derrière l’église, la chapelle de la Trinité, datant du 15ième siècle, est un bel exemple du style flamboyant. Les différents blasons présents sur les façades, ainsi que l’enfeu à l’intérieur, attestent d’une chapelle seigneuriale. Le bâtiment est richement orné. Ses larmiers et ses sablières foisonnent de sculptures aux motifs variés : animaux, parfois dans des poses étranges ou jouant de la cornemuse, personnages et monstres fantastiques.