Activités
Samedi 16/5/2009
Visite de la reconstitution d'un site médiéval à la Chaperonnais en Betton et de la motte d'Aubigné
Le 16 mai, une vingtaine de membres du CERAPAR ont été accueillis à Betton par Yannick Lecerf et les membres de l’association « Sur les Chemins de la Mémoire » sur le site de la Chaperonnais.
C’est la reconstitution d’un village médiéval, de la fin du Xième au début du XIIIième siècle, avec sa motte et sa basse-cour.
On y trouve les constructions caractéristiques de l’époque : fours de potiers, bas fourneau, forge, grenier sur pilotis, maisons d’habitation, four à pain, puits à balancier, motte avec tour de guet, jardin médiéval, toutes fidèlement restituées.
Le site est entouré d’un talus défensif avec fossé et palissade en planches.
Trois fours de potiers ont été construits : un de type néolithique en argile permettant d’atteindre 750°C, un de type gaulois et un de type gallo-romain, avec une chambre de combustion sous la chambre de chauffe, permettant d’atteindre 950°C.
Le bas fourneau en argile permet d’atteindre 1500°C. Il faut 20 heures de chauffe de couches alternées de charbon de bois et de minerai concassé pour récupérer au fond du fourneau une loupe de fer fortement carboné.
Deux maisons d’habitation ont été construites, une de plan rectangulaire avec un toit en bardeaux de châtaigner, une à double abside avec une couverture en chaume à degrés. Dans les deux cas, la charpente en chêne repose sur un mur de pierre et d’argile. L’aménagement intérieur est rudimentaire : un châlit pour le couchage, un coffre, une table, un banc, un foyer au sol, un métier à tisser. Parfois, les animaux : une vache, un cochon, sont parqués dans un coin de la maison.
Le four à pain est constitué d’une voûte de briques et d’argile sur un socle de pierre. Il permet d’atteindre 400°C.
La motte est entourée d’une douve et est surmontée d’une tour de guet. La plate-forme de la tour est entourée d’une palissade en bois avec créneaux et sera pourvue d’une guérite.
Le jardin médiéval est divisé en quatre carrés : plantes potagères, plantes aromatiques, plantes textiles et tinctoriales, plantes médicinales.
Avec peu de financement et beaucoup d’enthousiasme, l’équipe de Yannick Lecerf a fait un remarquable travail d’archéologie expérimentale qui permet une interprétation vivante des sites médiévaux.

Le groupe s’est ensuite rendu à Aubigné pour visiter la motte et château.
Le site se compose d’une motte avec donjon et de deux basses-cours successives. La tour maîtresse de la motte était une construction grossièrement carrée (26x22 m). Actuellement, le front nord est le seul subsistant sur une dizaine de mètres de haut.
La motte, sur laquelle s’élèvent les vestiges du donjon, est protégée, au nord, par plusieurs défenses en tenaille qui se succèdent : un fossé, une basse-cour dite « butte du château », et un second fossé. Lui succède une vaste esplanade qui regroupe un ensemble de parcelles portants les noms évocateurs de : « courtil au duc », « l’hôpital », « la salle verte », « le presbytère ».Un troisième fossé disparu de nos jours venait cerner cet ensemble au nord et l’isoler du bourg. Au sud, un étang en forme de croissant protège l’ensemble. Cet étang communiquait certainement à l’origine avec deux des trois fossés.
L’accès au château se faisait à partir du bourg, vers le nord-ouest, comme semble l’indiquer le toponyme « les portes ».
Des éléments de maçonnerie encore en place permettent de localiser les ponts reliant les différentes parties du château.
L’édifice a probablement été abandonné à la fin du XVième siècle.