Activités
Samedi 24/11/2007
Le CERAPAR a fêté ses 20 ans ce samedi.

Pour fêter cet évènement, plusieurs personnalités ont répondu à l'invitation :
Madame LANGE, adjointe au maire de Pacé, Monsieur Philippe ROUAULT, Conseiller Général, Monsieur Paul KERDRAON, maire de Pacé, Monsieur VENIEN, ancien maire de Pacé, Monsieur Alain PROVOST, archéologue.
Des présidents ou délégués d'associations partenaires ont répondu présents :
Le CERAM de Vannes, Buxeria de La Bouëxière, Pierres Vives de Le Quiou, Nature & Mégalithes de Saint Just, Pierres & Landes de Monteneuf.

Alain Priol, Président du CERAPAR a prononcé un discours retraçant l’historique de l’association, ses buts, ses engagements et ses perspectives d’avenir.

Après le discours, quatre membres de l'association sont intervenus :
- Alain Priol a expliqué comment le CERAPAR contribue à l'enrichissement de la carte archéologique régionale dans le respect de la réglementation
- Jean Monnerais a décrit l'activité Sorties Patrimoine du CERAPAR
- Pascal Romano a présenté les derniers sondages réalisés sur les voies romaines par l'association
- André Corre a présenté les résultats des prospections réalisées ces quatre dernières années dans les massifs forestiers de Rennes et Liffré.

Un cocktail dînatoire avec gâteau d'anniversaire a clôturé cette manifestation très conviviale à laquelle 80 personnes environ ont assisté.

Voici le texte du discours d’Alain Priol :

« Il y a 20 ans, l’assemblée générale constitutive du CERAPAR se déroulait à côté d’ici dans la salle de la Métairie.
Depuis, le CERAPAR a évolué, s’est transformé, plusieurs équipes se sont succédées à sa tête. Mais l’enthousiasme, l’envie de donner un sens concret à une archéologie de terrain dans le pays de Rennes et ses abords, n’a jamais quitté ses membres.
Le but est bien toujours « de développer l’étude du patrimoine archéologique du pays de Rennes et d’en diffuser la connaissance » comme le précisent les statuts. En lien avec les autres intervenants, et en premier lieu avec le service régional d’archéologie, sans lequel l’aventure du CERAPAR n’aurait pas été possible, soutenu fortement par les collectivités qui nous ont fait confiance, au premier rang la commune de Pacé, mais aussi la commune de La Mézière, et le département d’Ille-et-Vilaine, le CERAPAR est aujourd’hui un acteur incontournable qui continuera d’œuvrer dans la fidélité aux objectifs initiaux.
Il y a une place certaine pour les bénévoles dans une archéologie qui s’est professionnalisée, où le respect d’une approche et d’une méthodologie scientifique est une exigence incontournable. C’est pourquoi la notion, je dirai même l’obligation, de partenariat avec tous les autres acteurs de l’archéologie est essentielle. Elle nous impose de la transparence et de la rigueur pour nos travaux et leur compte-rendu, notamment par la publication régulière des résultats.
C’est par cette voie que le CERAPAR s’est construit, c’est par là qu’il doit poursuivre son action.
La confiance qui nous est accordée est la résultante directe d’un travail approfondi, d’une connaissance du terrain qui dépasse désormais largement le bassin de Rennes, et de l’investissement personnel des membres du CERAPAR dans la vie de l’association.
Je souhaiterais rendre hommage à tous ceux qui nous ont accompagné durant ces 20 ans, notamment, hélas, ceux qui nous ont quitté. Yvan ONNEE, président qui avait déjà évoqué l’idée de fêter les 20 ans. Il nous a apporté son esprit de précision, son goût du travail bien fait et son exigence d’une approche scientifique dans la convivialité, André LAPEYRE, qui a été depuis le début de l’association un membre actif et enthousiaste, Jacques BRIARD, qui fut membre du CERAPAR et eut un rôle déterminant dans le travail sur le mégalithisme. Nous aurons également une pensée pour Pierre-Roland GIOT, la bibliothèque du CERAPAR doit beaucoup au fond légué.
Je débuterai en faisant un peu de « généalogie », et donc tout d’abord en revenant à la naissance du CERAPAR.
Il faudrait en fait remonter en 1976, car c’est cette année là qu’autour d’Alain PROVOST était créé le club d’archéologie du foyer socio-culturel du collège de Cleunay. La présence de 10 jeunes pacéens dans l’équipe permettait en 1977 la création du club d’archéologie de la MJC de Pacé, animé par Alain PROVOST : les premières prospections de surface sont réalisées. En 1979, il prend l’appellation de groupe de recherches archéologiques de la MJC de Pacé, et en 1983 prend le nom de centre de recherches archéologiques des pays de Rennes, toujours au sein de la MJC de Pacé. Il sera notamment partenaire de la fouille de la villa de Chatillon sur Seiche .
Le CERAPAR en est directement issu et se structure en association en novembre 1987.
On voit que la création du centre de recherche archéologique du pays de Rennes est donc le résultat d’une évolution sur plusieurs années.
C’est tout naturellement que les locaux de la MJC accueillirent les premières réunions. Puis vint le temps de la salle que nous partagions avec d’autres associations, tels les joueurs de palets, dans l’ancienne école à l’espace Le Goffic. Les conditions d’entreposage et d’étude du matériel archéologique recueilli étaient à l’époque très sommaires et non sécurisées.
C’est en 1996 que le CERAPAR est entré dans la maison de l’archéologie, projet porté par les équipes municipales successives et qui a permis de réaliser un équipement particulièrement adapté. Le CERAPAR a d’ailleurs également participé physiquement et financièrement à la création de ce lieu hors du commun, et qui fait d’ailleurs l’objet aujourd’hui d’un pancartage.
Il va m’être difficile, ou je prendrai le risque d’épuiser l’auditoire, de recenser de façon exhaustive l’ensemble des activités, travaux, expositions, conférences ou animations auxquelles le CERAPAR a participé, en leader ou en partenaire durant ces 20 ans.
Je me contenterai donc de quelques opérations symboliques et cela en m’attachant au logo du CERAPAR, mais je devrai peut-être parler de blason tant la ressemblance est frappante.
Pour ce qui est de la préhistoire, je rappellerai en premier lieu l’inventaire des mégalithes d’Ille-et-Vilaine, opération sous la direction de la section préhistoire de l’institut culturel de Bretagne, tout particulièrement de Jacques BRIARD, puis de Loïc LANGOUET et d’Yvan ONNEE et qui mobilisa sur plusieurs années le CERAPAR pour le relevé précis des monuments mégalithiques.
De nombreux monuments ont été redécouverts, mais aussi découverts, à cette occasion, ce qui, outre l’intérêt de l’étude, participe à leur sauvegarde, voire à leur mise en valeur, et là je citerai la participation du CERAPAR à l’opération décidée par le Conseil Général au profit des mégalithes de Médréac.
Outre le relevé de monuments mégalithiques sur le centre et le sud du département, cette période bénéficie de l’activité de prospections, parfois découverte d’un simple grattoir ou d’une hache isolée, parfois mise en évidence d’un site important tel celui du Bas-Couyet à Melesse.
Pour la protohistoire, je citerai la participation du CERAPAR aux différentes campagnes de survols aériens de la fin des années 80 et le début des années 1990. Les résultats furent étonnants : un semis de fermes, d’enclos et d’enceintes pour la plupart datables de la fin de l’âge du fer modifie profondément notre appréhension du paysage d’avant la conquête romaine. En tous cas, nous sommes loin de la vaste forêt centrale armoricaine arrivant aux portes de Rennes.
Des sites majeurs restent à découvrir pour toute la protohistoire, et il suffit ici de rappeler les résultats prometteurs des coupes de fossés de l’importante enceinte du Haut-Sévigné en Romillé.
Pour la période gallo-romaine, rappelons les fouilles et sondages de Bréal sous Montfort (le temple de La Bouëxière), de la Chapelle des Fougeretz (temple au lieu-dit Les Tertres), les nombreux sites découverts en prospections, terrestres ou aériennes, et depuis trois ans l’étude de cette voie partant vers la Normandie (Lisieux ou Bayeux).
La carte archéologique doit être complétée, car de nombreux secteurs n’ont pas fait l’objet de prospections.
Le Moyen-Age clôturera cette revue rapide et forcément très incomplète, des activités majeures du CERAPAR :
Le CERAPAR parfois seul, mais souvent en partenariat, a procédé à la réalisation de relevés du bâti de plusieurs monuments, essentiellement des châteaux. Qu’il me suffise ici de rappeler par exemple les relevés effectués à Montauban de Bretagne ou à Montfort sur Meu. Mais ces relevés ont également été pratiqués sur des églises, tel le travail qui a débuté à l’église de Pacé sur l’opus spicatum (maçonnerie en arêtes de poissons).
Les prospections, relevés et études du bâti ont pour toutes les périodes précitées, ouvert de nouveaux horizons de recherche et le CERAPAR continuera son action avec ardeur.
Le travail en cours sur les forêts de Rennes et de Liffré, en particulier grâce à la coopération de l’ONF, en est un bon exemple.
L’effort de publication a été notable au cours des 20 dernières années et c’est traduit par plusieurs articles. Je vous renvoie à notre site internet, où la plupart d’entre-eux ont été intégrés. Il sera poursuivi afin de mieux faire connaître nos travaux.
Mais on ne peut réduire l’action du CERAPAR à la recherche de terrain : nous intervenons aussi dans la diffusion des connaissances sur le patrimoine archéologique. Ainsi, de nombreuses animations, journées portes ouvertes, conférences, animations en milieu scolaire, visites commentées notamment lors des journées annuelles du patrimoine, ont ponctué ces dernières années.
Elles illustrent ce volet de la diffusion de la connaissance, où là aussi une association comme la nôtre a sa place au côté des partenaires institutionnels.
De même, nous nous inscrivons délibérément dans la communauté des organismes et associations travaillant au profit de l’archéologie bretonne, qu’il s’agisse du CERAA de Saint-Malo, du CERAM de Vannes, de l’ICB, de Pierres et Landes, de Pierres Vives, de Buxéria , du groupe de Betton, etc,
Nos outils de communication ont évolué au cours du temps, du simple feuillet d’information, jusqu’au site internet (bientôt à 20 000 visiteurs ?), en passant par notre journal interne « le grattoir », pour lequel je profite de l’occasion qui m’est donnée pour souhaiter, que des volontaires parmi nos membres en reprennent la réalisation.
Notre bibliothèque s’est enrichie de nombreux ouvrages par acquisition ou par dons. Cette bibliothèque est désormais un outil de premier ordre à la disposition des membres du CERAPAR et des chercheurs.
Le CERAPAR est aussi un lieu de convivialité, et je pense que c’est même essentiel pour la réussite des projets de l’association. Voyages, visites à la journée ou en week-end, repas, mais aussi des instants comme celui que nous partageons aujourd’hui, en disent long sur le lien qui nous unit, fait de passion pour l’archéologie, mais aussi d’amitié.
Cet état d’esprit doit beaucoup à l’engagement personnel des membres, que ce soit notre responsable d’opération où ceux qui ont en charge le fonctionnement de l’association, vice-présidents, secrétaires, trésorier, webmestre, et les autres membres du conseil d’administration, qui donnent beaucoup de leur temps.
L’association CERAPAR doit continuer dans cette voie de la convivialité et de la qualité. Le chiffre des adhérents est en forte augmentation, ainsi de 59 adhérents au 31 décembre 2006 nous sommes passés à 86 adhérents au 16 novembre.
Association qui s’est ancrée dans son rôle et qui dispose désormais d’une audience renouvelée, le CERAPAR continuera dans la fidélité à ses objectifs et se donnera les moyens de rester un partenaire reconnu en archéologie pour le pays de Rennes et ses environs.
Je vous invite à fêter ensemble les 20 ans de notre association. »