Activités
Samedi 27/1/2007
L’assemblée générale du CERAPAR a réuni 53 personnes le samedi 27 janvier.
-Tout d’abord, Gilles Leroux, archéologue à l’INRAP, a présenté un exposé sur la voie antique Rennes-Angers avec de nombreuses photos aériennes permettant de suivre son tracé. Les techniques de construction des ouvrages sont apparues lors des fouilles réalisées à l’emplacement de franchissements de cours d’eau. Les nombreuses questions posées à la fin de l’intervention ont montré l’intérêt du public pour ce sujet.
-Pascal Romano a ensuite projeté un diaporama sur les sondages réalisés par le CERAPAR au mois de mars 2006 sur la voie ancienne du Bignon en forêt de Rennes. Cette voie inédite, repérée lors des prospections de 2004, s’avère être une voie antique du fait de la présence de mobilier daté du 1er siècle après J.C. sous la structure de la voie.
-Le rapport moral du président Alain Priol a montré l’excellente santé de l’association, avec des activités nombreuses et variées et des projets en augmentation. Ce rapport moral est repris ci-après.
-Le rapport financier de Pierre Tessier qui a suivi, a fait l’unanimité.
-Ensuite, le diaporama préparé par André Corre a retracé les activités de l’année, avec le sondage sur les structures énigmatiques en forêt de Rennes, le gros travail de prospection et de relevés en forêt de Liffré, le relevé du coffre du bois du Buisson en Montfort, les différentes sorties dont celle organisée par Pierre Cren dans le Finistère nord, le voyage de Malte et pour finir les statistiques sur la fréquentation en progression constante du site internet.
-Tout le monde attendait avec impatience le bêtisier concocté par Edith Corre qui comme les années passées a déclenché les rires dans l’assemblée.
-Le vin d’honneur a rassemblé les participants à la maison de l’archéologie et le repas servi au restaurant le Crocodile à Pacé a clôturé cette riche journée.

Rapport moral d'Alain Priol Président du CERAPAR

En préambule, je souhaiterai rendre hommage à André LAPEYRE, disparu cette année, et qui a été depuis le début de l’association un membre actif et enthousiaste. Il était d’ailleurs à l’origine de plusieurs découvertes dans le pays de Montfort.
Il appréciait le CERAPAR et était présent à chaque assemblée générale.
L’année 2006 a été indiscutablement une année de renouveau pour le CERAPAR, marquée par l’événement majeur que fut pour nous le sondage de la voie ancienne en forêt de Rennes au mois de mars. Les adhérents du CERAPAR ont à cette occasion fait preuve d’un dynamisme sans faille, en dépit de conditions météorologiques parfois difficiles.
La cohésion de l’équipe, son engagement au quotidien, son attachement à produire un travail de qualité ont été à la base de la réussite de cette première, et très symbolique, opération de fouille.
Mais, à côté de cette action « phare », l’activité du CERAPAR s’est également déclinée dans les activités plus traditionnelles de prospection, de relevés, de visites et de conférences.
L’association n’a donc pas pour autant déserté ses terrains traditionnels, ce qui en dit long sur sa capacité mobilisatrice et sur l’enthousiasme qui anime ses membres.
Le lien qui nous unit, fait de passion pour l’archéologie, mais aussi d’amitié, permet de relever le défi d’une association qui se veut exemplaire dans la qualité et la rigueur du travail fourni mais aussi dans la convivialité des instants partagés.
C’est ainsi que nous concevons d’atteindre le but que nous nous sommes fixés : agir en acteur et partenaire, reconnu et efficace, de l’activité archéologique et de la préservation du patrimoine dans le pays de Rennes et ses alentours.
A cet égard, les résultats obtenus par le travail de prospection et de relevé en forêt de Liffré confirment l’importance des investigations dans ces secteurs en couverts forestiers.
Si le massif forestier de la forêt de Liffré ne fait pas l’objet de schéma de mise en valeur ou de plan d’aménagement, à la différence de la forêt de Rennes, les travaux forestiers qui y sont programmés doivent également prendre en compte les sites archéologiques découverts lors des prospections.
Cette forêt n’étant pas entièrement couverte par les cartes détaillées établies pour les courses d’orientation, outils que nous utilisons avec profit du fait de leur précision, les parcelles non renseignées font l’objet de recherches systématiques réalisées par des prospecteurs progressant en ligne, en prenant comme repère les limites de parcelles.
Une fois identifiées, les structures repérées, après un premier positionnement par GPS, ont fait l’objet d’un relevé précis, en plan et en coupe, en utilisant les instruments classiques de la topographie : décamètre, théodolithe, distance-mètre.
Un complément de recherche a concerné la forêt de Rennes sur la base de renseignements nouveaux fournis par les personnels de l’ONF qui avaient remarqué des anomalies de terrain.
Il faut souligner à ce propos l’excellence des relations développées avec les représentants locaux de l’ONF. C’est une confiance mutuelle qui s’est instaurée et qui est illustrée par de fructueux échanges d’informations.
Le rapport de prospection remis cette année donne un inventaire détaillé et appuyé par des plans des différentes structures repérées : à nouveau on constate la présence d’enclos et de tertres, dont certains particulièrement bien conservés.
Pour ce qui est de la datation, nous sommes toujours dans l’incertitude et nous attendons beaucoup de la fouille prévue par Jean-claude MEURET en forêt de Rennes à l’été prochain.
En marge du sondage sur la voie, que l’on peut désormais qualifier de romaine, plusieurs opérations ponctuelles de prospection et de travaux sur photographie aérienne et cartes ont permis de reconstituer un itinéraire sur plusieurs kilomètres en direction de la Normandie.
Enfin un mot sur le sondage dit « des structures énigmatiques » en octobre : elles vont le rester…Aucun élément probant ni en mobilier ni en stratigraphie ne permet de fournir à ce jour une quelconque explication. Le seul élément nouveau est la mise en évidence d’un léger décaissé à l’origine.
Il faut rappeler l’engagement personnel de notre responsable d’opération, Pascal ROMANO, qui s’est investi avec courage et abnégation dans les deux sondages menés dans des conditions souvent délicates.
L’activité de prospection hors secteurs forestiers a été spectaculairement relancée par la participation du CERAPAR au PCR « Vilaine » placé sous la responsabilité de l’UMR 6566 du CNRS basée à l’université de Rennes 1. L’ensemble des sites archéologiques situés dans des communes proches de la Vilaine doivent être revisités afin de vérifier, compléter et apporter des éléments d’appréciation sur les conditions d’occupation le long du fleuve, à travers les âges. Plusieurs communes du bassin rennais sont concernées. Bruz et Chartres de Bretagne ont été les premières à faire l’objet de sorties de prospections avec déjà quelques succès inattendus, comme le signalement d’un positionnement erroné d’un site gallo-romain et l’identification complémentaire d’un site oublié.
Le groupe implanté en pays de Redon, et rattaché au CERAPAR, a poursuivi de son côté ses prospections avec succès sous la direction de Bernard MONNIER.
Par ailleurs plusieurs sorties ont été organisées dans l’année : dont celle sur deux jours dans le Finistère nord en juin qui fut une grande réussite grâce à la préparation exemplaire de notre ami Pierre CREN.
Qu’ils soient, ainsi que son épouse, remerciés ici pour la gentillesse de leur accueil et la qualité de l’organisation de ces visites. Chose exceptionnelle, outre la visite de sites majeurs, cette sortie a permis sans doute l’identification d’un site mégalithique inconnu.
Nous avons également fait une sortie au Mont-Dol afin de visiter une exposition sur l’histoire de ce littoral proche et au passé très riche. D’autres sorties ont concerné la forêt de Villecartier et Bazouges la Pérouse, ainsi que la région de Muzillac dans le Morbihan.
Deux conférenciers sont venus présenter leurs travaux : Dimitri BOEKHOORN est venu nous faire découvrir l’histoire de la harpe, y compris avec des illustrations musicales, et Loïc GAUDIN nous a parlé de sa thèse sur l’archèo botanique. Ces interventions, qui étaient ouvertes au public pacéen, furent à chaque fois très appréciées. Ceci nous invite à poursuivre dans les années à venir en programmant le soir en semaine des conférences sur des sujets qui peuvent intéresser au delà des adhérents.
Les activités traditionnelles de rangement des collections se sont poursuivies avec succès et nous sommes désormais très proches du but final avec un stockage entièrement conforme et normalisé. L’année à venir devrait voir la fin de cette opération.
Le voyage organisé par plusieurs membres du CERAPAR a concerné cette année l’île de Malte qui nous a révélé un passé lointain remontant au néolithique ancien dont témoignent des temples très originaux et des cultes particuliers à la déesse mère, mais aussi des traces impressionnantes de l’occupation romaine et des fortifications mises en place par les chevaliers qui valent à cette île son inscription au patrimoine mondial.
Notre association a répondu présent aux forums (ou plutôt fora) des associations de Pacé et de La Mézière. Notre souhait est bien entendu de mieux se faire connaître et de susciter l’adhésion de nouveaux membres. Le CERAPAR est une association ouverte à tous.
C’est aussi avec cette idée que nous avons été présents aux journées du patrimoine, ce qui nous a permis de commencer un chantier de relevé du bâti de l’église Saint-Melaine de Pacé. Nous nous sommes particulièrement intéressés à l’appareil en « arêtes de poisson » visible sur le mur sud.
Mais le CERAPAR vit au quotidien par l’implication de tous les jours de plusieurs de ses membres dans son animation.
Jean MONNERAIS, vice-président joue un rôle essentiel dans cette animation. Il est également l’interlocuteur des élus.
En premier lieu, le site internet, en progression spectaculaire : plus de 11000 visiteurs, et dont la qualité est soulignée par tous. Un grand merci à Edith et André CORRE pour leur implication, ainsi qu’à notre webmestre Michel DAVID.
Notre gazette retraçant l’activité « Le Grattoir » continue de paraître et cherche d’ailleurs un volontaire pour la rédaction, le site internet et son actualisation étant une tâche particulièrement prenante.
Notre bibliothèque s’est enrichie de nombreux ouvrages par acquisition ou par dons, et il faut ici remercier en particulier Guy CASTEL pour sa générosité. Cette bibliothèque est désormais un outil de premier ordre à la disposition des membres du CERAPAR et des chercheurs.
Notre matériel est désormais totalement recensé et sa comptabilité est méticuleusement entretenue. Sans compter un entretien après usage. Merci donc à Marie-Christine HAUTBOIS et Jean-Luc JAVRE.
Merci également à tous ceux qui participent à l’entretien régulier des locaux.
Cette si riche activité 2006 n’aurait pas été possible sans l’engagement à nos côtés du service regional d’archéologie et des collectivités territoriales, et en particulier de la commune de Pacé.
Il faut saluer le soutien affirmé de la commune de Pacé et du département d’Ille et Vilaine, ainsi que celui de la commune de la Mézière.
Le CERAPAR bénéficie de l’engagement volontariste de ces collectivités, et en particulier de la commune de Pacé qui met à notre disposition la maison de l’archéologie, et aujourd’hui la Grange du Logis pour notre assemblée générale.
Le projet proposé pour 2007 est structuré en fonction de cinq axes majeurs :
1°) La poursuite des ramassages de surface dans les abords immédiats du bassin de Rennes, particulièrement dans les secteurs insuffisamment couverts, pour identifier des sites archéologiques inédits : à ce titre, le nord-est du bassin (région de saint Aubin d’Aubigné), et le sud-ouest (secteur de Bréal-sous-Montfort) méritent une attention soutenue. En fonction des données météorologiques, des survols aériens pourront être envisagés.
Le pays de Redon fait également l’objet d’une opération similaire par une équipe particulière du CERAPAR dédiée à ce territoire.
Il est également prévu une opération particulière de relevé topographique d’une structure médiévale présumée, « les lignes de la Gonzée » sur la commune de la Mézière.
2°) La cartographie et l’identification des sites archéologiques en couvert forestier doit se poursuivre : le travail réalisé depuis 2004 en partenariat avec l’ONF en forêt de Rennes et en forêt de Liffré a montré l’utilité de la démarche par la mise en évidence de plusieurs sites fossilisés sous formes de talus et de fossés. Il est donc proposé de compléter le travail engagé notamment en forêt de Liffré sous forme de prospections et de relevés. Certains secteurs de la forêt de Rennes méritent également une investigation complémentaire. Des actions de prospections de surface sur les lisières des forêts doivent compléter cette opération, qui s’accompagnera de la poursuite de l’inventaire des sources historiques disponibles.
3°) Le travail spécifique de recherche engagé par plusieurs partenaires (dont l’UMR 6566 du CNRS) sur le thème de l’occupation humaine en bordure de Vilaine (PCR) mobilisera également les moyens de prospection du CERAPAR : plusieurs communes du bassin de Rennes proches du fleuve seront examinées (la limite pour l’association étant fixée à la commune de Guichen-exclue). La reconnaissance portera dans un premier temps sur les sites déjà identifiés dans la carte archéologique, afin d’établir un diagnostic de l’existant. La recherche sera ensuite étendue en fonction des territoires prospectables.
4°) Un sondage sur la structure de la voie romaine repérée en forêt de Liffré est envisagé pour le mois d’avril 2007, il devrait permettre de mettre en évidence la structure particulière de la chaussée et de ces abords (présence présumée de déchets de fonderie gallo-romaine en réemploi).
5°) la diffusion de la connaissance par la présentation au public du résultat des recherches est un enjeu fondamental pour la prise en compte et le respect du patrimoine. A ce titre des actions seront poursuivies en 2007 : conférences, présentation de résultats lors des journées du patrimoine, journée porte-ouverte, ainsi qu’une opération particulière de relations publiques à l’occasion des 20 ans de l’association en novembre 2007.
En conclusion, j’espère vous avoir donné l’image d’une association dynamique, consciente du rôle qui lui échoit pour la découverte, la mise en valeur et la protection du patrimoine archéologique dans le pays de Rennes et ses alentours.
Valorisons cet enthousiasme que je décrivais tout à l’heure, ouvrons nous largement à tous les autres acteurs du patrimoine, notamment associatifs, à l’image des relations que nous avons établies avec les associations amies comme le CERAM de Vannes ou BUXERIA de La Bouëxière, « Les chemins de la mémoire » et « archéologie diffusion » de Betton, entre-autres, et je suis persuadé que le CERAPAR aura encore beaucoup à apporter en 2007.
Cette année le CERAPAR aura 20 ans, il a été fondé en novembre 1987, à Pacé. J’ajoute qu’ en 1977 avait été créé le club de recherche archéologique de la MJC de Pacé dont notre association est directement issue. Cela fait donc 30 ans de présence et de recherches archéologiques dans cette commune.
Je vous donne rendez-vous à la fin de l’année afin que nous fêtions ensemble ce double anniversaire.

Alain PRIOL